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Lors du Conseil municipal de la ville de Dijon, lundi 24 mars, la maire annonce officiellement l'abandon du projet Venise II, précisant qu'aucun recours ne serait engagé contre l'annulation du permis de construire. Une victoire saluée avec émotion et détermination par le collectif Sauvons les berges du Suzon, à l'origine de la contestation.
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Le collectif exprime sa profonde gratitude envers les habitant·e·s, les riverain·e·s et les nombreuses associations qui ont soutenu la lutte. Mais, au-delà de la joie provoquée par cette décision, le collectif n'a pas apprécié la façon de faire de la municipalité pour gérer ce dossier : absence de reconnaissance du rôle des citoyen·ne·s dans l'abandon du projet, et de regret d'une politique urbaine menée "à l'arrache", sans concertation. Le Collectif aurait souhaité, avant toute parole de la Maire, que celle-ci prononce deux mots : PARDON (de vous avoir ignoré·e·s) et MERCI (d'avoir sauvé les berges du Suzon), à destination des habitant·e·s mobilisés contre le projet !​​​​​​​​​​​​
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Dans sa déclaration présentée comme un "point général sur sa vision en matière d'urbanisme", Nathalie Koenders a surtout défendu la politique de bétonnisation menée depuis 23 ans, bien conduite par Pierre Pribetich, et rassuré les promoteurs immobiliers : « Dijon est une ville où non seulement on peut construire, mais où l'on veut construire ». Elle a déclaré aussi : « Nous construirons désormais en préservant les grands espaces de pleine terre que nous aurons identifiés ». Que fera-t-elle pour les jardins de la bande Est des Lentillères avec cette nouvelle règle ?
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Elle a préféré tenter la récupération politique de cette victoire des habitant·e·s et des associations, en direction de ses opposants écologistes à un an des élections municipales, déclarant : « Ce n'est pas la contestation qui me fait reculer, c'est le bon sens ». Argument lunaire destiné à faire oublier le rôle qu'ont joué les citoyen·ne·s dans l'abandon du projet !
Il a manqué aussi dans sa déclaration la reconnaissance de l'échec complet de la méthode Rebsamen-Koenders : avancer à marche forcée sans tenir aucun compte de l'avis des Dijonnais·e·s, puisque le Collectif n'a jamais été reçu, les riverain·e·s jamais consulté·e·s !
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Ces façons de faire laissent de nombreuses questions ouvertes : quel projet d'aménagement​ pour le site des berges du Suzon ? quelle protection du milieu ? quel périmètre ?, etc.
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Le collectif souhaite à nouveau remercier tou·te·s celles et ceux, habitant·e·s comme associations, qui ont contribué à cette lutte par tant d'engagements : temps passé pour réfléchir à la défense de la RUBS, énergie dépensée pour l'organiser à tous les niveaux, présence aux rassemblements, dons, signatures, etc. Cette victoire est la leur !​ Une petite fête devrait être organisée sur place en juin (voir notre agenda qui en donnera la date quand elle sera définitive) pour célébrer le succès de la mobilisation.
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Des arbres de la ripisylve aux papillons de la prairie, des enfants qui s'égaillent aux promoteurs qui se ressourcent, du hérisson qui dort dans son nid aux canards de la rivière, tous les habitants de berges du Suzon vous remercient chaleureusement !
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Communiqué du 6 mars 2025 du Collectif Sauvons les berges du Suzon
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VICTOIRE ! Permis de construire annulé : les habitant·e·s exigent la protection définitive de la biodiversité du Suzon !
Par son jugement du 6 mars 2025 [1], le Tribunal administratif de Dijon annule le permis de construire accordé le 23 janvier 2023 par la Ville de Dijon au promoteur du projet immobilier Venise-2.
Le permis de construire de Venise-2, et le permis de construire modificatif qui avait été délivré le 17 octobre 2024, sont annulés au motif d'une "incertitude majeure sur le nombre d'arbres conservés et donc sur le nombre d'arbres finalement présents sur le tènement".
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Cette victoire, c'est le fruit de la mobilisation citoyenne sur le terrain depuis 2 ans et demi, conjuguée au soutien indéfectible des associations requérantes (les Amis de la Terre Côte d'Or, la Ligue de protection des oiseaux de Bourgogne-Franche-Comté, France Nature Environnement Côte-d'Or et les Ami-es des Jardins de l'Engrenage) qui ont permis le volet judiciaire de la lutte.
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Par la préservation de 3 hectares de nature d'une destruction planifiée par la Mairie, la justice administrative a tranché : en jugeant que ce projet est illégal, elle prend enfin en considération le droit de l'environnement à sa juste valeur. Non seulement ce projet destructeur et irresponsable ne verra pas le jour, mais c'est aussi le droit de la nature qui s'en trouve renforcé.
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Après l'annulation de la délibération de vente des terrains en mai 2024, cette nouvelle décision de justice vient légitimer la lutte du collectif Sauvons les berges du Suzon, qui n'a eu de cesse de démontrer bénévolement, au Maire de Dijon et sa première adjointe, devenue à son tour Maire, la richesse de la biodiversité du site durant de longs mois, transformés en années. Nous déplorons le mépris, encore montré récemment par la Maire en réunions publiques [2], vis-à-vis du travail sérieux mené par le collectif et soutenu par des milliers d'habitant·e·s pour montrer l'importance de cet espace de nature et de respiration, sans compter tout l'argent public dépensé en procédures...
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La nouvelle Maire de Dijon, qui a hérité de ce dossier pourri, trouve aujourd'hui une voie de sortie pour une situation dans laquelle elle est enlisée : elle va donc annoncer l'abandon du projet immobilier Venise-2. Quels que soient le moment et la forme de son annonce, l'arrêt de la bétonisation restera une victoire des militant.e.s face aux élu·e·s, englué·e·s dans leur vision passéiste de l'attractivité urbaine.
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Après avoir perdu 2 ans et demi en procédures judiciaires, nous demandons à la Maire de changer de méthode et de mettre en place immédiatement une instance de concertation des riverain·e·s et des habitant·e·s de Dijon pour la protection définitive de la biodiversité du Suzon !
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Collectif Sauvons les berges du Suzon​
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Sous la plume d'Andrée Dejeu, le bilan fait le 22 mars 2025 par le Collectif :
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