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Consciente de l’enjeu social majeur que constitue la pauvreté dans notre société, la Gauche Quetignoise en a fait un axe essentiel de sa réflexion depuis plus d’un an.
Le 13 mars dernier, 120 personnes se sont déplacées pour écouter et échanger avec Marie-Aleth GRARD, présidente d’ATD Quart Monde France. Un exposé et un témoignage à retourner les plus insensibles : près de 10 millions de personnes en dessous du seuil de pauvreté (1 250 euros/mois) dont 3,5 millions d’enfants et de jeunes et 1.8 million dans la grande pauvreté (< 850 euros/mois). 
La pauvreté n’est pas qu’un manque de ressources minimal, c’est un « cumul de précarité » : faible revenu, logement étroit ou insalubre, repas froids, manque de soins, maltraitance institutionnelle qui maintient les plus pauvres à l’écart des droits et des services publics, souvent inaccessibles.


Une démarche d’émancipation

 

ATD ne donne ni vêtements, ni nourriture, ni argent, à la différence du Secours populaire, du Secours catholique ou des Restos du Cœur par exemple. Son action reste dans la logique des premiers jours où, en 1956, dans le bidonville de Noisy-le-Grand, le Père Joseph Wresinski installe avant tout :
 -  une laverie pour être propre et présentable à l’école et au travail
 -  une bibliothèque pour s’informer et apprendre
 -  un jardin d’enfants pour que ceux-ci puissent jouer
 -  un salon d’esthétique pour que chacun puisse exercer sa dignité.


Un changement profond dans la manière de comprendre et lutter contre la pauvreté

 

 - importance de l’université populaire, en particulier pour les jeunes qui ne vont pas en médiathèque ; un festival annuel du savoir et des arts
 - le croisement des savoirs pour :
     · former, au moyen de techniques rigoureuses, des professeurs, des chercheurs, des éducateurs à aider les plus pauvres 
    · échanger dans des « groupes de pairs » entre parents ayant connu la pauvreté et d’autres ne l’ayant pas connue ; chaque groupe écoute l’autre sans réagir avant de rédiger un texte final sur ce qu’ils ont entendu
 - des centaines de formations dispensées chaque année, des documents didactiques publiés pour contrer les fausses idées sur la pauvreté et les solutions pour l’éradiquer
 - un centre de mémoire et de recherche, « le trésor » d’ATD. Dès l’origine, Joseph Wresinski a posé la volonté que tout soit noté et documenté, pour garder la trace des engagements et des combats  des militant·e·s, volontaires et allié·e·s, qui s’engagent pour éradiquer la misère. 

 

Reconnu par l’UNESCO, « le centre Joseph Wresinski » — dit un volontaire — « est un des seuls lieux qui garde la mémoire du combat des plus pauvres contre la misère. Il exprime notre ambition de faire exister les personnes qui vivent en situation d’extrême pauvreté au sein de nos quartiers, de nos villes, de nos pays ».

Un combat politique et social riche de réussites

 

Le combat politique, non partisan, fait aussi de dialogue avec la Gauche comme avec la Droite (à l’exception de l’Extrême droite) a une très grande importance :
 - intervention auprès de l’Assemblée Nationale, du Sénat, au sein du CESE jusqu’en 2021, mais qui trouve aussi des limites : après cinq ans de discussions, deux à trois fois par an avec le pouvoir macronien, celui-ci a coupé les ponts en 2022.
 - avancées politiques importantes qui sont à l’origine de — ou ont contribué à — l’instauration du RMI, du RSA, du DALO et de la CMU, et la création du dispositif « territoire zéro chômeur de longue durée » (à ce jour 78 territoires).


Le débat qui a suivi a permis de prolonger la réflexion sur :

 

 - la situation internationale qui fait baisser l’aide au développement et l’action humanitaire
 - le logement, en particulier le logement social, un échec flagrant des gouvernements successifs. « Sur l’agglomération dijonnaise, 10 000 demandes en attente d’un logement social et 400 sur Quetigny » (Rémi Détang, maire de Quetigny)
 - le revenu universel et le revenu complémentaire municipal, évoqués, avec une réponse de la Présidente d’ATD hélas ! peu convaincante...
 - des pratiques quelquefois « sélectives », voire peu régulières, dans les commissions d’attribution de logements, selon le témoignage de bénévoles d’ATD de l’agglomération dijonnaise présents dans la salle.


L’apport de deux acteurs quetignois

Le Secours populaire, par la voix de Jacqueline Cortet, a fait un résumé de l’action qu’il mène à Quetigny : 124 familles, dont 49 monoparentales, et près de 300 personnes aidées en 2024. Et parmi ces familles, la quasi-totalité disposait de reste à vivre entre 3 et 15 euros par jour.
Deux membres du centre social « la Passerelle », André Leseigneur et Jean-Michel Pierret, nous ont parlé de l’activité de cette association qui regroupe quelque 750 adhérents, emploie 7 salariés et de nombreux bénévoles (5 ETP). Après un passé d’activités de consommation, le centre se réoriente désormais  vers un projet social axé sur la pauvreté/précarité, « dignité - solidarité - égalité » et vers une démarche d'« aller vers » celles et ceux que l’exclusion et la pauvreté maintiennent quelque peu en périphérie de la vie communale. Par exemple, aucun des bénéficiaires du Secours Populaire ne fréquente le centre social « La Passerelle ».


Une soirée qui a marqué

 

Avec l’exposé de la présidente d’ATD, beaucoup ont découvert la démarche et les réalisations d’ATD, qu’on peut qualifier d’originales et de radicales. Elles apportent un changement profond dans la manière d’aborder le problème et les réalités de la pauvreté, et une autre dimension à la lutte des plus pauvres pour leur émancipation dans une société qui refuse toujours de leur en donner les moyens.

 

 

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