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Bolloré & Co, bande organisée contre la Démocratie

 

Oui, il est utile de se brancher de temps en temps sur Europe 1 ! C’est un très mauvais moment à passer, mais il est riche d’enseignements sur la croisade de la droite extrême menée par le groupe Bolloré contre le Service Public.

 

Pascal Praud, ancien journaliste sportif qui a fait toute sa carrière dans le privé (c’est son droit), qui a quitté en 2021 la chaîne RTL à laquelle il venait de promettre fidélité (rien d'illégal) a été promu par Vincent Bolloré grand ordonnateur des émissions de son oligopole audio-visuel ; il n’a cessé de monter en grade depuis quelques années, devenant la star des matinées d’Europe 1. Le départ de Cyril Hanouna, qui occupait sur cette radio le créneau de l’après-midi, avec ses invités « choisis », Robert Ménard, Matthieu Valet, Éric Zemmour, Sarah Knafo... a permis à Praud d’occuper désormais — en plus — le créneau horaire de la fin d’après-midi, où défilent les divers thuriféraires de la droite musclée. L’intoxication des auditeurs a de beaux jours devant elle...

 

En bon petit soldat de Vincent Bolloré, Pascal Praud fait depuis des semaines campagne pour le "référendum sur l’immigration" texte apocalyptique et xénophobe (qui multiplie les allusions à la théorie du « grand remplacement »)  souhaité par l'inénarrable — et néanmoins dangereux — Philippe de Villiers, un habitué de son "heure des pros" ; opération politicienne approuvée d'ailleurs bruyamment par Laurent Wauquiez. Fait rassurant, peu de monde dans la presse semble convaincu de l'authenticité des millions de signatures dont se prévaut le "fou du Puy", qui s'est bien gardé de prévoir un contrôle des prétendues signatures...

Sans distinguer clairement dans ses propos ce qui relève des faits ou de l’opinion (le B.A.-BA du journaliste honnête), Pascal Praud assume un discours totalement réactionnaire : « je ne sais pas si la France a dit oui sans réserve au Rassemblement national, mais je sais en revanche qu'elle a dit oui à un retour de l'autorité, oui à plus de sécurité, oui à ce que l'inversion des valeurs cesse enfin dans ce pays ». Grand penseur politique, il a percé à jour la stratégie de la Gauche : « maintenir la population dans la pauvreté est un besoin vital pour la gauche, qui en a toujours fait son fonds de commerce et sa seule arme électorale » ; visiblement, pour lui,  "politique" = "clientélisme"...  Il s’est déchaîné, le 15 septembre dernier, dans une hallucinante diatribe contre l’audiovisuel public qu’il accuse d’être peuplé de « bien-pensants », de faire preuve de « lâcheté », de détenir un « oligopole hostile », d’avoir pour « obsession » Cnews, dont les journalistes, eux, « appellent un chat un chat », avant de conclure en flattant « le public » qui, lui, « le comprend »... Quelle prétention ! Que de mensonges ! Quelle démagogie !

 

À nos lect·eur·ice·s qui critiquent, parfois avec raison (en particulier sur la "couverture" de la guerre en Palestine ou, à une tout autre échelle, sur l’éviction de Guillaume Meurice de France Inter) le service public de l’audiovisuel, nous affirmons que ses journalistes, dans leur écrasante majorité, respectent la déontologie de leur métier et la pluralité de leurs auditeurs, sont attachés à une présentation honnête des événements, sont soucieux de donner la parole à des éditorialistes et des interlocuteurs divers, et que la flatterie des bas instincts de leur public n’est jamais leur moteur.

 

Un point positif : France Inter demeure — de loin — en tête des audiences selon Médiamétrie (avec 7 millions d’auditeurs), devant RTL (5,1 millions), France Info (4,7 millions), NRJ (4,1 millions),  Nostalgie (3,4 millions). Europe 1, en dépit de récents et inquiétants gains d’audience, n’intoxique "que" 2,5 millions d'auditeurs. Signalons que Radio Nova, loin derrière, monte en flèche (563 000)... 

 

Ce classement, osons le dire, est rassurant, même si on peut regretter que notre audiovisuel public se drape un peu trop souvent dans une "neutralité" déshumanisée, particulièrement à propos de la Palestine.

 

Évitons à tout prix que s’impose en France le « paysage audiovisuel » des États-Unis, dont le principal fleuron, PBS, surtout connu pour ses émissions destinées aux enfants, n’a qu’une audience fort modeste (8 millions par jour, pour 340 millions d’habitants) ! On sait que le succès de Trump à la dernière présidentielle doit beaucoup aux Fox News, Info Wars, Washington Examiner... qui ont puissamment contribué, en abêtissant systématiquement leur public, à sa (ré)élection.

Gramsci, au secours ! Rien ne serait pire pour les militant·e·s de gauche que de renoncer à défendre (en dépit de ses quelques travers) le service public de l’audiovisuel, en partie épargné par l'hégémonie culturelle de plus en plus prégnante d'une droite extrême totalement décomplexée. Il faut, simplement, le pousser à davantage faire preuve d'esprit critique (améliorant ainsi encore la qualité de ses contenus) :

- face à l’offensive populiste et nauséabonde des magnats de l’audiovisuel, qui déroulent sans retenue leur "pensée" ignoble (encouragés de façon théorisée et explicite par Marion Maréchal-Le Pen, et approuvés bruyamment par Laurent Wauquiez)

- mais aussi face aux menaces que l’autoritarisme de Rachida Dati fait planer sur Radio-France et les chaînes TV nationales ou régionales. L’idée de regrouper France Télévisions, Radio France et l’INA au sein d’une entité unique, placée sous une même gouvernance aux membres choisis par le Pouvoir, menace — plus que depuis des décennies — l’indépendance éditoriale et le bon fonctionnement du service public ; si l’instabilité politique actuelle a fait passer les projets de la ministre de la culture au second plan, il ne faut pas renoncer à exercer notre vigilance citoyenne face à des médias de plus en plus puissants et oligopolistiques !

 

À propos, si vous regrettez l’humour insolent et décapant de Guillaume Meurice (viré de France Inter par Sibyle Veil), sachez que vous le retrouverez sur Radio Nova...

 

Pour aller plus loin :

 

Sur Vincent Bolloré et son entourage :

 

Histoire d’un ogre, par Erik Orsenna (Gallimard)

 

https://www.google.fr/books/edition/Histoire_d_un_ogre/m76pEAAAQBAJ?hl=fr&gbpv=1&printsec=frontcover

 

Sur Pascal Praud :

https://www.politis.fr/articles/2023/10/pascal-praud-labjection-cathodique/

https://www.lepoint.fr/culture/furieux-pascal-praud-regle-ses-comptes-avec-quotidien-et-france-inter-14-09-2025-2598516_3.php

https://www.lepoint.fr/economie/pascal-praud-ne-reconnait-plus-la-france-dans-laquelle-il-a-grandi-26-06-2021-2432917_28.php

 

(déjà réac, mais alors "loyal" à RTL)

 

Sur Marion Maréchal-Le Pen :

https://www.liberation.fr/les-idees/2018/05/30/metapolitique-notion-magique-de-la-frontiste_1655515/

 

Sur Philippe de Villiers :

https://www.radiofrance.fr/franceinfo/podcasts/l-edito-politique/edito-quelles-motivations-derriere-la-petition-aux-accents-apocalyptiques-de-philippe-de-villiers-1329872

Antidote :

 

https://podcasts.nova.fr/radio-nova-la-chronique-de-guillaume-meurice/202509071827-rentree-tendue-pour-pascal-praud

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