
En un an,
le grand recul de l'écologie
Depuis la dissolution de l'Assemblée Nationale, en juin 2024, on assiste à un retour en arrière de la réglementation relative à l'écologie. Les deux premiers ministres ont complètement changé d'avis sur les pratiques à mettre en place dans ce domaine, alors qu'Emmanuel Macron, en 2022, avait annoncé : « Le second quinquennat Macron sera écologique ou ne sera pas ». Michel Barnier, pourtant initiateur du plan Écophyto qui voulait en 2007 réduire de 50 % l'usage des pesticides, puis François Bayrou, chargé de la planification écologique lors de sa nomination, ont détricoté les différentes mesures, au nom de la compétitivité...
Le budget alloué à l’écologie a été amputé de 23,5 milliards d’euros, soit de 14 %, dans la loi de finances 2025 !
Voici quelques exemples marquants :
- La suppression des zones à faibles émissions (ZFE), qui excluaient de la circulation les véhicules les plus polluants, a été votée par les députés en commission à l'Assemblée nationale le mercredi 30 mai 2025. Après avoir laissé penser que ce vote des députés sur les ZFE n'était pas définitif, l'Assemblée nationale a approuvé, le 17 juin, l’abrogation des zones à faibles émissions (ZFE), malgré les divisions et les critiques concernant l’impact environnemental de cette décision.
- La remise en cause des objectifs intermédiaires du zéro artificialisation nette (ZNE) a eu lieu le 18 mars 2025. La proposition de loi TRACE (Trajectoire de Réduction de l’Artificialisation Concertée avec les Élus), en cours de discussion au Parlement, réduit fortement les engagements de « zéro artificialisation nette » (ZAN), fixés en 2021 avec un objectif fixé pour 2050.
C'est ainsi que la France hexagonale voit en moyenne, par an, entre 20 000 et 30 000 hectares d’espaces naturels, agricoles ou forestiers, disparaître. C’est l’équivalent de 5 terrains de football qui sont ainsi artificialisés par heure !
- La suppression de MaPrimeRénov par le gouvernement à partir de juillet 2025. Toutefois, au vu des réactions des professionnels du bâtiment, il a été annoncé que ce dispositif serait arrêté pendant la pause estivale et reprendrait à partir du 15 septembre...
- L’affaiblissement de l’Office français de la biodiversité, dont le travail des agents a été frontalement remis en cause par François Bayrou le 17 janvier 2025, suite à des tensions entre les agents de l'OFB et certains agriculteurs.
- La loi Duplomb (du nom d'un sénateur de Haute-Loire), nouvelle loi d'orientation agricole... Des menaces pour la biodiversité !Cette loi votée par le Sénat le 28 janvier a été rejetée fin mai par les députés à l'Assemblée nationale. La proposition de loi a ensuite été envoyée en commission mixte paritaire, pour être examinée le lundi 30 juin, à huis-clos. La nouvelle version commune devra ensuite être adoptée au Sénat (vote prévu le 2 juillet) et à l’Assemblée nationale (le 8 juillet). Ce texte, soutenu par la FNSEA, favorise prioritairement l'agriculture industrielle qui vise à réintroduire des pesticides dangereux, à favoriser la construction de mégabassines et à affaiblir l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses).
- La reprise du chantier de l’autoroute A69, stoppé en février 2025 par une décision du tribunal administratif de Toulouse (faute de nécessité impérieuse à le réaliser) : les travaux vont reprendre après que l'État aura fait appel de cette décision : un nouveau projet de loi sera bientôt voté au Parlement.
Pour terminer : Le projet de loi de Simplification de la vie économique, qui réunit diverses mesures anti-écologiques, a été adopté par l’Assemblée nationale le 17 juin 2025. Le vote a été serré, avec 275 députés en faveur du texte et 252 contre. La loi facilite, entre autres, l’implantation de projets d’infrastructures et de réacteurs nucléaires, recule sur l’objectif zéro artificialisation nette et supprime les ZFE (zones à faibles émissions).
Un tel recul est absolument inédit, et montre bien comment un État inconséquent, qui s'est mis lui-même en difficulté financière, est prêt à tout pour sacrifier ses engagements les plus solennels au détriment de notre avenir à tou·te·s !
Alors que l'association "Générations Futures" a publié un rapport en mars 2025 pour alerter sur l’inaction des pouvoirs publics concernant la pollution des milieux et de l’eau potable par les pesticides, les agriculteurs, de leur côté, manifestent pour demander un accès à plus de traitements phytosanitaires, au mépris de l'impact sur la santé de la population.
N.B. Les sources de cet article proviennent principalement de Reporterre.
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