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Le soutien à Gaza en Bourgogne...

et sa répression

Le soutien au peuple palestinien, à Gaza en particulier, mobilise depuis le 7 octobre les habitants de la métropole dijonnaise, et bien au-delà en Bourgogne.

 

À Dijon, à l'initiative du Collectif 21 pour une Paix Juste et Durable ente Israéliens et Palestiniens, des rassemblements ont été organisés place de la Libération, avec des bougies ou des chaussures, puis ensuite tous les samedis : la place Darcy est pavoisée d'affiches et de drapeaux, avec des prises de parole. Une fois par mois, une manifestation (dont il a fallu parfois négocier le trajet avec la préfecture) est organisée. Finalement, le trajet Darcy - place de la Libération a fini par être régulièrement accepté.

 

Des films ont été projetés à l'Eldorado, Yalla Gaza (30 novembre 2023), Bye Bye Tibériade (27 février), Voyage à Gaza (7 novembre), No Other Land (14 novembre). Des conférences assurées (27 novembre : Nitzan Perelman ;  4 décembre : conférence gesticulée «  Moi, Français, Juif et Arabe, comment j'ai démissionné du sionisme » ; Alain Gresh le 30 octobre 2024, Salah Hamouri le 28 mars, Pierre Stambul et Sarah Katz le 5 avril, Karim Katan le 18 avril ). Des forums organisés : Maison-phare le 20 janvier, Quetigny le 23 mars, festival du film palestinien (mai-juin 2024 et 2025). La Palestine en chansons et musique traditionnelle (MJC de Chenôve, 30 novembre).

 

Le 23 juin 2024, une grande marche entre Beaune et Chenôve a été organisée, en 4 étapes. Cette distance représente la longueur de la bande de Gaza. Elle a été un franc succès, puisque 400 à 500 personnes se sont retrouvées à Chenôve à la fin de la marche pour un repas convivial préparé par la Bancale .   

 

Cette idée de grande marche a été reprise cette année sous la forme d'une convergence de marches partant des quartiers et villes périphériques de la métropole. Ainsi, dimanche 29 juin, 5 cortèges ont été organisés, depuis les Grésilles, Quetigny, Longvic, en passant par les Lentillères, Chenôve et Talant, qui se sont retrouvés vers 13 h au parc Darcy. Là aussi, ce fut un beau succès, avec entre 500 et 700 personnes à l'arrivée, très  motivées et combatives malgré la chaleur. Un pique-nique, avec les cuisines des Lentillères, a été organisé à l'ombre des arbres du parc, puis l'après midi différents ateliers ont été proposés aux participants et leurs enfants (Fabrication de Badges, sérigraphie sur T-Shirt, cerfs-volants, peinture). La journée s'est terminée avec un concert de Sana, sa magnifique voix et son Qanûn, accompagnée de deux percussionnistes, d'un joueur d'Oud  et d'un violoniste venu exprès de Paris. Trois membres de l'association  Les Délivreurs de Mots ont lus des poèmes palestiniens très émouvants.

Des tractages pour le BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) ont été organisés très régulièrement, en particulier devant les deux hypermarchés Carrefour, société qui est un  soutien actif de la colonisation. Plusieurs tractages Stop Arming Israel ont aussi été faits devant l'entreprise Safran, et contre la tenue du salon de l'armement du Bourget. 

 

En dehors de la métropole, différentes  manifestations ont eu lieu, en particulier en Saône-et-Loire, à Marnay près de Chalon-sur- Saône : le 8 juin, une journée de soutien à Gaza a vu passer environs 1 500 personnes, ce qui est un très grand succès.

 

Malheureusement, si nous n'avons pas eu de répression à Dijon, en dehors de quelques chicaneries de la préfecture résolues le plus souvent à notre avantage, ce n'est pas le cas en Bourgogne.

Nous avons dû aller soutenir le 16 avril devant la Cour d'appel du tribunal de Dijon un camarade de Mâcon, Thierry C., qui a été condamné, lui et son fils, à 300 € d'amende, à un stage de citoyenneté à effectuer à ses frais, et à 5 ans d'inéligibilité pour "apologie du terrorisme"... pour avoir apporté sur Facebook  "son soutien aux Palestiniens et aux moyens de lutte qu'ils ont choisis pour résister".  En appel, la Cour confirme la culpabilité et la condamnation à 300 € d'amende, la peine d'inéligibilité est réduite à 1 an.

Il n'y a plus de stage de citoyenneté ni d'inscription au bulletin n° 2 du casier judiciaire.

Le maire de Chalon-sur-Saône Gilles Platret a commis le 3 juin un arrêté interdisant le drapeau palestinien sur la voie publique ainsi que sa vente sur les marchés. Le tribunal administratif a retoqué son arrêté, il a récidivé le 11 juin et a de nouveau été désavoué par le tribunal administratif. Le prétexte était que, lors de « violences » ayant suivi la victoire du PSG, il y avait un drapeau palestinien !

À Sens, des élèves avaient demandé à une enseignante d'observer une minute de silence en l'honneur des victimes de la guerre en Palestine. Celle-ci avait accepté et la minute de silence a été effectuée à la sortie du cours, pour les seul·e·s élèves volontaires. Dénoncée au rectorat par son chef d'établissement, elle a été suspendue pour trois mois (avec traitement) par le rectorat. Elle a très vite été remplacée.  Soutenue par des collègues et des syndicats, elle s'est battue pour sa liberté pédagogique et la liberté d'expression. Après plusieurs semaines, elle a obtenu sa réintégration mais a écopé d'un blâme accompagné d'un commentaire infantilisant de la rectrice : « Je vous rappelle que vous devez adopter le comportement exemplaire et irréprochable que l'Éducation nationale est en droit d'attendre de ses professeurs. Je  vous invite donc à vous ressaisir et je vous informe que tout nouveau rapport mettant en cause votre comportement entraînera une sanction disciplinaire plus grave ».

 

Ces quelques cas de répression sont particulièrement inquiétants pour notre démocratie, que ce soit la justice qui se saisit d'un post facebook pour mettre en cause des citoyens qui n’ont fait qu'exprimer une opinion, un maire qui décide quel drapeau on a le droit de brandir ou une rectrice infantilisante. La justice a permis la suppression d'un arrêté particulièrement odieux, mais elle reste extrêmement redoutable pour les opinions dites « dissidentes ». Quant à l'Administration, elle est aux ordres. Tout cela montre que la liberté d'expression est de plus en plus attaquée et que le moindre fait est un prétexte pour la mettre en cause. Il faut rester vigilants pour la défendre !

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