Le mythe des deux Gauches irréconciliables a la peau dure et le NFP n’est pas au mieux de sa forme, c’est le moins qu’on puisse dire. Les noms d’oiseaux ou les exclusives qui fusent entre organisations ou responsables politiques n’aident pas vraiment. Sur fond de divergences politiques, certes, mais aussi et peut-être surtout de prétentions hégémoniques qui désespèrent même au-delà de l’électorat de Gauche.

Et pourtant, le cadre d’un programme politique existe, partagé par les grandes formations de Gauche en juin 2024, même si ce programme doit inévitablement être revisité et enrichi.

Et pourtant, la très grande majorité de l’électorat de Gauche aspire à l’unité, pas forcément sur le principe lui-même, mais parce qu’elle est l'une des conditions majeures de la transformation de la vie de millions de nos compatriotes et le meilleur rempart contre le risque de voir notre modèle de société emporté par la victoire du Rassemblement national

Ce qui est aujourd’hui une évidence face à la menace de l’Extrême Droite ne parvient toujours pas à réduire les fractures et museler les forces centrifuges à Gauche ou les égos surdimensionnés qui risquent de nous conduire à la défaite.

 

L’unité n’est pas une religion ni un principe absolu, mais elle devient incontournable lorsque l’urgence l’exige. Nous n’avons pas d’autre choix que de passer à la vitesse supérieure pour l’imposer. Nous ne demandons pas à ceux qui ne se supportent pas à Gauche de s’aimer et pas plus d’épouser les cultures et les positions qu’ils-elles ne partagent pas. Nous sommes des millions à exiger que les responsables politiques s’entendent sur un programme et sur une candidature commune à la présidentielle.

S’ils-elles ne s’entendent pas sur une candidature, qu’ils-elles donnent aux élect·eurs.rices  les moyens d’en désigner une. Donner le pouvoir au peuple, c’est aussi lui donner le pouvoir de choisir ses candidats.

 

Des démarches unitaires existent :

- la rencontre avec Lucie Castets qui a proposé à toute la Gauche politique et aux organisations de la société civile (syndicats, associations, collectifs) de se retrouver le 2 juillet pour examiner les moyens et les étapes d’une candidature commune à la présidentielle pour une victoire en 2027.

Nous ne pouvons que regretter l’absence de LFI, du PCF et de Place Publique à cette initiative.

- une troisième rencontre des collectifs locaux du NFP, à laquelle la Gauche Quetignoise a participé, s’est tenue le 21 juin à la Bourse du travail à Paris. La coordination de ces collectifs fait la proposition d’une convention de toute la Gauche à l’automne prochain, pour sortir des compétitions mortifères et converger sur un projet partagé au-delà du seul champ politique partidaire.

- l'appel de syndicalistes du 3 février 2025 : "pour le justice sociale, écologique et démocratique, le sursaut unitaire est possible".

 

... Il faut les multiplier : déclarations, pétitions, création de collectifs unitaires, rassemblements. Face à la division inter- ou intra-organisations, les citoyen·ne·s de Gauche doivent imposer les conditions du succès, et en premier lieu l’unité.

En cas d’échec, les responsables politiques qui refusent de donner aux millions d’électeurs de Gauche les moyens de se rassembler sur un programme de rupture avec celui de la Droite ou de l’Extrême Droite paieront très cher, et pour longtemps, leur obstination. Car ce qui est en jeu dans les prochaines élections de 2027, c’est la survie d’un modèle de société qui, bien que très imparfait, contient encore beaucoup de garanties de démocratie et de protections collectives.

L’unité de la Gauche n’est sans doute pas une certitude de victoire, mais elle en est une condition absolument indispensable. Et en cas de défaite, la résistance qu’il faudra exercer face au nouveau pouvoir n’aura ni le même souffle ni la même force si la Gauche s’est préparée unie ou divisée pour l’affronter.​​

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